Critique – Continuum Saison 1
Le voyage dans le temps est un grand thème de la science-fiction, mais également un sujet délicat à traiter que ce soit au cinéma ou à la télévision. Peu de réalisateurs s’y sont aventurés avec brio. Simon Barry, le créateur de la série Continuum s’y essaye à son tour… Est-ce une réussite ?
Continuum nous place dans notre futur, en 2077 où les multinationales ont supplanté les gouvernements et créé une police chargée de faire respecter leurs lois. Kiera Cameron est un agent de cette police, chargée d’arrêter le groupe terroriste Liber8 (prononcez Liber-eight) responsable d’un attentat au siège des corporations. Alors que l’exécution des terroristes allait se dérouler, ces derniers actionnent un appareil qui les envoie en 2012, avec Kiera qui tentait de les arrêter.
Continuum est une série télévisée canadienne qui vient d’être reconduite pour sa troisième saison. En France, la première saison de la série vient d’être diffusée par la chaîne Syfy et reste encore inédite dans les autres pays francophones. Aux premiers abords, Continuum peut passer pour une bête série policière : Kiera devant faire équipe avec les forces de police en 2012 afin de lutter contre les terroristes voulant changer le futur. Les épisodes s’enchaînent facilement et sans indigestion, arrivant à renouveler l’intérêt du spectateur par des rebondissements souvent utilisés dans d’autres séries mais toujours efficaces.
Pourtant Continuum est une série plus profonde qu’elle n’en a l’air, car de nombreux thèmes de notre société y sont critiqués au travers des yeux de Kiera : importance des multinationales, pollution, gaspillage, etc… On se surprend même parfois à éprouver de l’empathie pour les membres de Liber8, en se demandant si nous nous retrouvions dans les mêmes conditions, nous n’essaierions pas de travailler pour un futur meilleur… ou nous enrichir grâce à nos connaissances de notre passé. Ce voyage dans le passé va-t-il changer l’avenir ou faisait-il justement partie de ce futur ? C’est justement le fil rouge de cette première saison de Continuum. Au-delà de ces aspects, nous sommes les spectateurs des déboires de cette policière du futur totalement dépassée par les moyens primitifs de notre époque, s’y habituant peu à peu pour tenter de sauver son avenir. L’image du « sauvage » confronté à la civilisation s’en retrouve bouleversée pour notre plus grand plaisir.
Le casting de Continuum est efficace. Rachel Nichols (vue dans G.I. Joe ou à l’affiche de Conan en 2011) donne vie au personnage de Kiera Cameron avec succès. Victor Webster (dans la série Mutant X ou dans le film Clones) lui donne la réplique en interprétant son partenaire policier de 2012. Alec Sadler, un génie de l’informatique aidant Kiera dans sa quête est joué par Erik Knudsen (aperçu dans Scream 4). C’est avec plaisir que nous retrouvons certaines figures connues dans Continuum, comme Tony Amendola (Bra’tac dans Stargate SG-1) ou encore William B. Davis (L’Homme à la cigarette dans X-Files).
Si Continuum n’a pas les moyens de rivaliser avec les ténors télévisuels actuels, elle n’en reste pas moins une série de Science-Fiction très agréable à regarder. Personnellement, j’attends avec plaisir la diffusion de la seconde saison !
- Un casting efficace !
- De bonnes réflexions sur notre société.
- Un poil capilotracté par moment
- Rebondissements parfois prévisibles