Critique – Sense8 – Saison 1

Découvrez Sense8 au travers de notre critique, la première série des Wachowski !

Huit individus éparpillés aux quatre coins du monde sont connectés par une soudaine et violente vision. Désormais liés, ils se retrouvent capables du jour au lendemain de se voir, de se sentir, de s’entendre et de se parler comme s’ils étaient au même endroit et ainsi accéder aux plus sombres secrets des uns et des autres. Les huit doivent dès lors s’adapter à ce nouveau don, mais aussi comprendre le pourquoi du comment. Fuyant une organisation qui veut les capturer, les tuer ou faire d’eux des cobayes, ils cherchent quelles conséquences ce bouleversement pourrait avoir sur l’humanité.

Sense8 posterAux quatre coins du monde, en deux minutes.

Sense8 est un essai de la part des Wachowski à qui l’on doit la trilogie Matrix, Cloud Atlas ou encore Jupiter Ascending. Le générique nous fait visiter en l’espace de deux minutes des lieux aussi étranges que fascinants, de Chicago à Séoul en passant par Berlin ou le Kenya. Je ne sais pas si c’est une volonté des réalisateurs Lana et Andy Wachowski et de Joseph Michael Straczynski (Babylon 5, World War Z), mais le générique de Sense8 résume la série : englober le monde dans un court laps de temps. J’ai entendu pas mal de critiques négatives avant la diffusion de la série, du genre « ça sent le navet à plein nez » ou encore « tu vas te faire chi*r », surtout que le scénariste est le même que celui de World War Z.

La série Sense8 tient beaucoup de Cloud Atlas et de nombreuses similitudes sont au rendez-vous : les histoires s’entremêlent mais restent compréhensibles. A part le premier épisode qui m’a perdu, la suite m’a accroché et j’ai dévoré les épisodes les uns après les autres en voulant savoir ce qui arrivait aux personnages de l’intrigue. C’est d’ailleurs la force de Sense8 : elle brise les schémas des autres séries en développant les personnages sur plusieurs épisodes, développant leurs vies, leurs craintes, leurs secrets et leurs envies. Cela peut sembler ennuyeux et s’il n’y a pas beaucoup d’action dans les premiers épisodes, le spectateur que je suis s’attache énormément à chacun des protagonistes.

Sense8 acteurs

Les huit « sensitifs » (Sensates en VO)

Sense8 : Huit personnes, huit lieux, un lien.

Je n’ai pas encore parlé des huit protagonistes de la série Sense8. Comme je le disais, ce sont huit personnes se retrouvent connectés entre elles. Nous avons :

  • Nomi Marks, née Michael Marks (Jamie Clayton), une femme trans’ blogueuse et hackeuse vivant à San Francisco
  • Will Gorsky (Brian J. Smith, Stargate Universe), un policier de Chicago
  • Riley Blue, née Gunnarsdottir (Tuppence Middleton, Jupiter Ascending), une DJ de Londres et originaire de Reykjavik en Islande.
  • Capheus/Van Damn (Aml Ameen, La Loi selon Harry), un conducteur de Matatu au Kenya – et mon personnage préféré de la série.
  • Sun Bak (Bae Doona, Cloud Atlas), une femme d’affaires à Séoul en Corée du Sud et experte en arts martiaux
  • Lito Rodrigues (Miguel Ángel Silvestre Rambla, Les Amants passagers), un célèbre acteur de Mexico
  • Kala Dandekar (Tena Desae, Indian Palace), une pharmacienne de Mumbai subissant un mariage arrangé
  • Wolfgang Bogdanow (Max Riemelt, Nous sommes la nuit), un perceur de coffre à Berlin.
Sense8 Capheus

Esprit de Jean-Claude, merci pour ton aide !

Personnellement, j’ai adoré le personnage de Capheus. Il est fan de Jean-Claude Vandamme au point qu’il le vénère comme une divinité. Je ne vous raconte pas la crise de rire la première fois qu’il apparait à l’écran avec son Matatu customisé en Jean-Claude. Mais les autres personnages ne sont pas en reste, avec leurs états d’âmes, leurs difficultés et leurs choix moraux, choses que je vous laisse découvrir en visionnant Sense8. Mais le point important est lorsque l’un d’entre eux se retrouve en difficulté, il va alors puiser (inconsciemment au début) dans les compétences d’un autre sensitif de son cercle pour s’en sortir. Par exemple quand Nomi doit s’échapper, elle utilisera les compétences de Will pour crocheter des menottes, celles de Sun pour tabasser des gardes et celles de Capheus pour piloter une voiture dans les rues de la ville. Le concept existait déjà mais je le trouve particulièrement et intelligemment utilisé sans prendre le pas sur l’histoire globale. Cependant je trouve dommage que les huit sensitifs ne soient au final que des caricatures, même s’ils sont bien travaillés.

Sense8, une série globale mais moderne.

Un autre point déroutant de la série Sense8 est son aspect globaliste. Chaque épisode ne sera pas tourné de la même manière, variant ainsi les genres de cinéma. Conspirationniste pour Nomi, Tele novellas mexicaine pour Lito, Bolliwoodienne pour Kala… C’est original et déroutant, ce qui m’a parfois perdu dans l’histoire. Les genres et les styles s’emmêlent mais heureusement chaque épisode n’aborde que deux ou trois personnes à la fois… Les huit sont rarement tous à l’écran, sinon cela accroîtrait la confusion et rendrait Sense8 relativement indigeste.

Sense8 Lito

Lito en mode Bang Bang ! Attention, ce n’est que de la fiction !

L’autre point qui fait la force de Sense8 doit venir de Lana Wachowski (ex Larry) : Sense8 aborde l’homosexualité – qui est un des plus gros sujet de notre époque – et ne cachera ni ne floutera pas les scènes entre Lito et son amant. La série parle également de transgenre avec le personnage de Nomi, qui reste encore un malaise social important, ce qui est une première dans une série. D’ailleurs, le personnage de Nomi est incarné par une actrice transgenre et je me doute que ce choix est loin d’être anodin lorsque l’on s’intéresse au passé des Wachowski… Je ne peux que féliciter NetFlix et Sense8 d’aborder le sujet.

Au final, beaucoup de personnes m’avaient dit que Sense8 serait une mauvaise série mais j’ai dévoré les épisodes les uns après les autres. Le mode de diffusion de NetFlix est parfait pour Sense8 car en diffusion normale à la télévision (un épisode par semaine), cela découragerait le spectateur. Vu le succès de la série, une deuxième saison va très certainement pointer le bout de son nez et j’espère, répondre aux questions encore en suspens…

Sense8 : Les bonus

Un petit lien vers la chaîne NetFlix, pour des films et séries à la demande.

Critique - Sense8 - Saison 1
Si vous avez aimé Cloud Atlas, vous adorerez Sense8 !
Scénario
Mise en scène
Acteurs
Images et son
On aime
  • Des personnages profonds et attachants
  • Une série unique en son genre
  • Une large ouverture d’esprit
On aime moins
  • Confus par moment
  • Un peu long à démarrer
  • Devoir attendre une seconde saison.
3.8L'avis
Note des lecteurs: (17 Votes)
    • / Camille LATOUCHE

      Je ne suis pas aussi enthousiaste que toi. Que la série soit bonne, je suis d’accord. L’idée est originale et ingénieuse.

      Cependant, je trouve cette apologie du gay et du transgenre trop présente (avant de me taper toutes les assos et les défendeurs de cette cause, j’ai bien marqué « trop présente », pas inutile). On a le droit à tous les épisodes à une scène de kiss langoureux ou de sexe, non pas dérangeante, mais qui ne servent à rien dans la trame.

      Le rythme est très haché et la mise en scène parfois un peu trash par rapport au moment au moment choisi. D’ailleurs, en parlant de rythme, on a l’impression par moment que tout est fait dans la série pour la faire durer un maximum d’épisode, et je suis persuadé qu’une série en 9-10 épisodes aurait été plus efficace. D’autant plus lorsqu’on voit la longueur du premier épisode.

      Bref, les Wacho font du Wacho, à savoir une oeuvre originale, d’une certaine façon proche de Cloud Atlas, mais qu’ils ne maîtrisent pas totalement. Qu’on se rassure, cela reste meilleur que Jupiter Ascending ; mais cela pouvait-il être pire ?