Critique de la saison 1 de Mr. Robot, une série du type thriller informatique noire et intense. Bienvenue dans le monde des hackers, au sens vrai du terme. Bienvenue également dans le monde de l’informatique, de ses bugs et de ses failles de sécurité. Bienvenue aussi dans le monde de la drogue. Bienvenue dans Mr. Robot.
Les Anonymous piratent les sites web dans le monde réel. Ici, c’est Elliot qui est le seul justicier. Enfin, c’est ce qu’il croit. En journée, Elliot est un employé d’une firme spécialisée dans la sécurité informatique et des serveurs. La nuit, il rend justice avec pour seules armes : son clavier, des câbles, une tour, des écrans etc … Bref, Elliot est un nerd, un vrai, et, aspects importants, il utilise des drogues et voit régulièrement une psy. Dans la suite, nous allons voir à quels points la série est soignée, tant sur le fond que sur la forme. Frissons et tensions sont garantis dans ce techno-thriller.
Mr. Robot, c’est avant tout un scénariste et des acteurs
Sam Esmail est le scénariste de la série et si ce nom ne vous dit rien, ne vous inquiétez pas, il n’est pas le quidam le plus connu (cf. la page IMDB à son nom). Cependant, il a signé une œuvre magistrale qui demande au spectateur d’être très présent tout le long des épisodes. En effet, le scénario, bien que très bien huilé et intéressant, est relativement complexe. Si on associe la profondeur du personnage principal, notamment due à ses problèmes d’identités multiples, la façon dont il mène sa vie et les troubles extérieurs qui l’entourent, avec la méthode utilisée pour filmer, on obtient une série dure, étriquée, demandant beaucoup d’attention et de concentration au téléspectateur. Et pourtant, Mr. Robot est si agréable à suivre. D’ailleurs, je vous conseille de lire le très bon article de nos confrères du blog sérietv du journal Le Monde qui a rédigé un article somptueux sur cette saison 1.
Ce qui me trouble et rend l’œuvre d’Esmail si grande, et cela a d’ailleurs été confirmé par l’article dans Le Monde, c’est le scénario. Il n’est pas rempli de rebondissements mais d’ouvertures. Nous sommes tenus en haleine (plus ou moins fraîche) par ce monde où les fantômes et la discrétion sont omniprésents, et où une poignée d’êtres humains contrôle les autres. Les hypothèses sont nombreuses autour des personnages et permettent au téléspectateur de rester accroché à Mr. Robot.
Mr. Robot : Elliot est-il un ami d’Underwood ?
Avec ce titre un brin provocateur, j’aimerais discuter de la singularité des deux séries. Dans House of Cards, les apartés font vraiment partie de l’œuvre et nous permettent de « rentrer » un peu plus dans le personnage jouer par Kevin Spacey. Un peu de la même manière, dans Mr. Robot, on rentre dans les songes et les pensées d’Elliot, ses dilemmes, choix et pensées les plus profondes.
Geek et langage informatique
Mr. Robot est allé chercher les petits détails pour être au plus proche du côté informatique. Prenons par exemple la liste des épisodes :
eps1.0_hellofriend.mov
eps1.1_ones-and-zer0es.mpeg
eps1.2_d3bug.mkv
eps1.3_da3m0ns.mp4
eps1.4_3xpl0its.wmv
eps1.5_br4ve-trave1er.asf
eps1.6_v1ew-s0urce.flv
eps1.7_wh1ter0se.m4v
eps1.8_m1rr0r1ng.qt
eps1.9_zer0-day.avi
On retrouve le langage L33t, un système d’écriture utilisant les caractères alphanumériques de type ASCII. Ce langage est notamment utilisé dans la communauté gaming avec des pseudos utilisant des chiffres à la place de certaines lettres. Par exemple, le joueur « Jame » se transforme souvent en « J4M3 ». Pour plus d’informations sur ce Leet, je vous propose de lire l’article dédié à ce sujet sur Wikipedia.
Si l’on regarde un peu plus loin dans le nom de l’épisode, on voit qu’il y a toujours un « . » suivi de deux ou trois caractères. Ces trois caractères sont des extensions de fichier numériques vidéos. Avec ces deux petits détails, on comprend tout le soin apporté à la série.
Des acteurs au top
Que ce soit l’acteur principal, Rami Malek, qui incarne Elliot, ou les acteurs secondaires (Carly Chaikin, Portia Doubleday, Christian Slater, etc…), tout le monde joue avec précision son rôle. Les intentions sont d’une précision chirurgicale. Cela est d’autant plus vrai lors des moments critiques dans Mr. Robot. J’aimerais rajouter un petit coup de cœur. En effet, dans les premiers épisodes on a l’impression qu’Elliott est un drogué et, au fil du temps, on se rend compte à quel point son acteur a réussi un tour de force en effleurant seulement les addictions de son personnage au début de la saison.
Audiences de Mr. Robot
Sur le graphique juste en dessous, vous trouverez le nombre de téléspectateurs (en million) en fonction de l’épisode. Comme vous pouvez le constater, Mr Robot, malgré des notes et des avis très positifs, a baissé d’environ 25% entre le premier épisode et la fin. C’est une baisse très forte en dépit des critiques élogieuses que rencontre la série. Cela dit, avec une moyenne de 1,39 million de téléspectateurs, la série a rencontré un joli succès. (Source : Wikipedia, valeurs prises au moment de la rédaction de l’article).
En conclusion, vous l’aurez compris, j’ai été transporté par cette série. Les dialogues, les acteurs, le scénario, l’ambiance et même le nom des épisodes, tout est réalisé avec une grande justesse. Foncez, et vous comprendrez pourquoi la série a des notes si excellentes. En effet, Mr Robot a récolté 9.1/10 sur IMDB et 98 % sur Rotten Tomatoes. Qu’on se le dise, notre critique de la saison 1 de Mr Robot est très positive, la série semble une réussite et on attend avec impatience la saison 2.
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- Les quelques longueurs