House of Cards – Saison 1
Salut à tous ! Aujourd’hui, nous enrichissons la section « séries », avec une franchise prometteuse : House of Cards. No spoilers !
House of Cards, (littéralement « château de cartes ») est une série Américaine sortie sur le média Netflix depuis le 1er février 2013. Elle est actuellement diffusée en France sur Canal+ depuis le 29 Aout. Cette série a été saluée par la critique pour sa manière particulière de décrire le monde politique, où l’on dénote un cynisme pleinement assumé.
Spicy Spacey
Un mot sur l’acteur principal, Kevin Spacey, connu des cinéphiles principalement pour ses rôles dans Usual Suspects (1994), Seven (1995), ou L.A. Confidential (1997). Bien qu’étant très bon acteur, il s’était éloigné des castings des « grosses productions » des années 2000, se cantonnant de rôles plus modestes. En ce début de décennie, il faut croire que Spacey a retrouvé grâce aux yeux d’Hollywood, avec des films comme Margin Call (2011). Avec House of Cards, il signe son retour sur le devant de la scène, cette fois dans une série taillée sur mesure pour lui. Non sans la manière.
En choisissant de nous parler des mécanismes de la politique moderne et des dangereuses interactions qui relient ce monde avec celui de la presse, la série développe un propos aussi intéressant que singulier. Au cinéma, relativement peu de films traitent ce sujet. On peut néanmoins citer le bon Jeux de pouvoir avec B.Affleck et R.Crowe, qui est toutefois loin d’adopter le ton cynique que nous sert ici Kevin Spacey. Celui-ci nous guide au travers des arcanes d’un domaine cultivant le paradoxe d’être à la fois surmédiatisé mais néanmoins mystérieux. Le personnage campé par un superbe Spacey est Franck Underwood un vieux briscard démocrate qui à la suite d’un désaveu du président des Etats-Unis doit user de toutes ses vieilles ruses afin de regagner ses faveurs.
Quand Franck sort du bois…
Cette œuvre ajoute aux problématiques « classiques » les nouveaux leviers politiques que constituent le buzz et les réseaux sociaux, ce qui contribue à faire de la série une œuvre profondément contemporaine. Décrédibilisation, manipulation de l’opinion et art du non-dit : autant de lapins sortis par Franck pour rester sur le devant de la scène politique. Et c’est avec un plaisir sadique que nous voyons Franck enchainer ses tours de passe-passe. On notera une excellente idée relative à l’immersion : les nombreux apartés. Ce procédé emprunté du théâtre instaure une réelle complicité entre le personnage principal et le spectateur, qui explique avec un détachement total sa manière de raisonner afin de mettre ses interlocuteurs dans la poche. Ce procédé est à mon sens une riche idée, et l’un des grands points forts de la série.
Parlons un peu de la trame narrative de House of Cards. A vrai dire, elle pourra laisser de nombreux spectateurs perplexes. Au début de la saison, beaucoup d’épisodes semblent se suffire à eux-mêmes, et le rythme de l’action peut sembler monotone. Désormais omniprésents dans la majorité des séries modernes, les cliffhangers de fin sont inexistants. Ce dernier point peut décourager certains spectateurs, ce qui est dommage au regard des prestations des acteurs, qui au-delà de l’acteur principal est très bonne.
House of Cards
+ Kevin Spacey, magistral – Le rythme de la narration
+ La mise en scène, les apartés – Les placements de produits, pour les observateurs
+ Le traitement de la thématique
Note : 8/10