L’avenir, le nouveau film de Mia Hansen-Love avec Isabelle Huppert est dans les salles. Notre critique.
Cinquième film de Mia Hansen Love, dont Un amour de jeunesse et Eden s’étaient fait remarqués par la critique, L’Avenir est reparti de la dernière Berlinale avec l’Ours d’argent. Avec Isabelle Huppert dans le rôle principal, L’avenir semble paré de bien des qualités. N’attendons pas plus longtemps pour voir de quoi l’avenir est fait.
Le temps qui passe
Nathalie (Isabelle Huppert raide à souhait) est une prof de philosophie qui se consacre à fond à son enseignement tout comme son mari (les parents de la réalisatrice sont eux aussi professeurs de philosophie). Ils ont deux enfants et tout paraît aller pour le mieux si ce n’était la mère de Nathalie (superbe Edith Scob) qui la harcèle avec ses crises d’angoisse et ses tentatives
de suicide. Apparaît alors le caractère de Nathalie, une femme assez froide en apparence qui utilise la philosophie comme bouclier pour se protéger contre ses sentiments profonds et son intimité. Tout au long de L’avenir, Nathalie va conserver cette apparence tranquille doublée d’une fêlure secrète que le temps qui passe semble accroître malgré les apparences. Les changements induits par le temps qui passe et les évènements qui surgissent parfois à l’improviste est un thème récurrente chez Mia Hansen Love. Mais, dans L’avenir, ces évènements figent les personnages et les situations et principalement Nathalie qui fait semblant d’apprécier cette nouvelle liberté. Ce qui est paradoxal par rapport à son titre.
Un scénario figé et une mise en scène répétitive
Malheureusement, le scénario se perd un peu dans des scènes répétitives de famille, le deuil, la séparation, la naissance, le quotidien, qui laissent une impression de déjà-vu, de réalisme froid qui manque par trop de singularité. La mise en scène aussi semble avoir fait le choix de scènes brèves qui semblent se couper trop tôt, comme la soirée à deux entre Nathalie et son ancien élève devenu lui aussi philosophe ou celle autour de la naissance de son petit fils. Même si la réalisatrice démontre ses qualités de cinéastes, notamment dans la scène où Nathalie quitte définitivement la maison de vacances de Bretagne : les paysages défilant le long de la vitre de la voiture comme autant d’éléments qui disparaissent définitivement et douloureusement de sa vie, L’avenir se contente d’effleurer, de rester en lisière de ce personnage qui méritait mieux. D’où ces scènes répétitives dans lesquelles Nathalie marche souvent, d’un pas nerveux, d’un lieu à un autre avec ses livres à la main, préférant s’y plonger pour y tirer des leçons de vie plutôt que de cueillir les fruits qu’elle lui offre. Choix discutable qui n’ouvre pas l’avenir mais le limite à des bribes jamais complètement exploitées.
Pour un avis différent sur L’avenir, c’est sur telerama.fr.
- Edith Scob toujours épatante
- Isabelle Huppert constante
- Le scénario un peu attendu
- La mise en scène répétitive
- Titre : L'avenir
- Année de sortie : 2016
- Style : Drame
- Réalisateur : Mia Hansen-Love
- Synopsis : Nathalie est professeur de philosophie dans un lycée parisien. Passionnée par son travail, elle aime par-dessus tout transmettre son goût de la pensée. Mariée, deux enfants, elle partage sa vie entre sa famille, ses anciens élèves et sa mère, très possessive. Un jour, son mari lui annonce qu’il part vivre avec une autre femme. Confrontée à une liberté nouvelle, elle va réinventer sa vie.
- Acteurs principaux : Isabelle Huppert, André Marcon, Romain Kolinka, Edith Scob
- Durée : 100'