Hiromi – Alive
Avis aux amateurs de jazz, car je vais aujourd’hui vous présenter le dernier album d’une des pianistes les plus côtées de sa génération, Hiromi, à travers son nouvel album : Alive.
De son vrai nom Hiromi Uehara (34 ans), cette pianiste fait partie de la jeune génération très talentueuse et prolifique du jazz, et dont la communauté jazz est de plus en plus friande, à l’image de Youn Sun Nah, dont nous avons également fait une critique précédemment. Pianiste prodige, elle a déjà côtoyé plusieurs gros noms du genre comme Ahmad Jamal ou encore Chick Corea avec qui elle a joué pour la première fois à 17 ans dans son pays natal, au Japon. Si nous avions parlé précédemment de la polyvalence vocale de Youn Sun Nah, on peut également parler de la polyvalence musicale d’Hiromi car elle est influencée par énormément d’artistes différents, allant de Bach à King Crimson, et très probablement de Ray Charles à l’écoute de quelques-uns de ses morceaux. Musicienne virtuose, on sent également beaucoup d’énergie à l’écoute de ses compositions très diverses.
Etant assez friand des bonnes instrumentations et de la technique déployée par les artistes, j’ai été assez séduit par Alive, car autant vous le dire tout de suite, ce n’est pas un album pour ceux qui souhaitent entendre des morceaux « Radio-Edit », puisqu’il contient neuf morceaux d’au moins 7 minutes (C’est du jazz quoi !). Ceci étant dit, Alive est un album qui contient effectivement beaucoup d’énergie, de part des phases effrénées avec une fluidité tout à fait déconcertante, avec des transitions vers de très belles phases plus mélodiques qui sont très biens gérées notamment grâce au soutien d’une batterie et d’une basse aux côtés d’Hiromi. Outre cela, j’ai trouvé Alive très intéressant également par son développement. En effet, il commence par deux morceaux assez torturés (deux morceaux assez déconcertants pour un début d’album, et cela d’autant plus si l’écouteur découvre l’artiste), puis le paysage s’éclaire peu à peu au troisième, et des couleurs apparaissent ensuite grâce à un jeu typique du jazz et se rapprochant même parfois d’une soul qu’un Ray Charles n’aurait pas dédaignée. Enfin, Alive termine en roue libre avec un morceau très funky et rythmé. Une remarque toute particulière sur le septième morceau, Firefly, qui marque une réelle différence avec le reste de l’album pour sa douceur et sa sérénité, avec une approche assez minimaliste. On sent dans ce morceau une forme de poésie et de réelle légèreté dans la mélodie que j’ai particulièrement appréciée, et qui agrandit encore plus l’éventail musical de cet album.
Pour clore cette critique, je dirais qu’Alive nous montre une nouvelle fois qu’Hiromi est une artiste de grand talent, aux musiques toujours aussi diverses et sophistiquées, et pourvu que ça dure !
- Sa virtuosité
- La diversité des morceaux
- Le développement de l'album
- Un tout début d'album pas forcément facile à appréhender