Critique – Don Jon
En septembre 2013 sortait le 1er film écrit et dirigé par Joseph Gordon-Levitt: Don Jon. Vous connaissez peut-être J. Gordon-Levitt pour ses rôles dans Inception (Arthur) ou encore Lincoln (où il joue Robert Todd Lincoln, premier fils du président Abraham Lincoln). Sa première œuvre cinématographique a-t-elle été reçue avec le succès qu’il espérait ? Par ici pour le savoir !
Jon Martello (J. Gordon Levitt), un don juan moderne d’origine italo-américaine (ceci explique pourquoi ses amis le surnomment Don Jon), a plusieurs priorités dans sa vie, une sorte de devise si vous préférez : « Mon corps, mon appart’, ma caisse, ma famille, mon église, mes potes, mes copines, mon porno ». La dernière peut vous paraître un peu plus… surprenante, mais il nous explique pourquoi. En effet, même s’il ramène chez lui tous les week-ends (voire plus souvent) une nouvelle conquête, rien ne vaut sa vie sexuelle plus qu’active lorsque seul devant son écran d’ordinateur, il regarde du porno. Jon est addict à la pornographie. Même après avoir passé une nuit plus que satisfaisante avec une charmante demoiselle, il ne peut s’empêcher d’aller se masturber, c’est le seul moment où il est réellement libre et coupé du monde. Sa vie bascule toutefois lorsqu’il rencontre la fille parfaite. Barbara Sugarman (Scarlett Johansson) est une jeune femme elle-même accro, mais aux films romantiques « à la noix ». Pour coucher avec elle, il va donc être obligé de sortir avec dans un premier temps, ce qui ne l’empêchera pas de ressentir le besoin irrépressible de retourner devant ses sites porno juste après. Lors d’un de ses cours du soir, il rencontre Esther (Juliane Moore), une femme plus âgée, et c’est à partir de cette rencontre que l’histoire commence réellement…
Ce film tente de répondre aux questions sur l’addiction au sexe. D’où ces désirs viennent-ils, et surtout pourquoi existent-ils ? Don Jon est ici montré comme un homme qui ne peut aimer, il n’envisage les choses que d’une seule manière. Gordon-Levitt utilise ce personnage pour nous rappeler que le porno et la vraie vie sont deux choses bien différentes, et que souvent ces films nous donnent de fausses idées sur les vraies relations sexuelles.
Scarlett Johansson joue superbement le rôle de la fille croyant tout ce qu’elle voit au cinéma dans les films romantiques à l’eau de rose, et qui adore avoir le contrôle de son petit ami. Toujours un chewing-gum dans la bouche et bien habillée, l’actrice colle parfaitement au personnage et on en attend pas moins, puisque Joseph Gordon-Levitt a écrit le rôle pour elle ! Julianne Moore, dans le rôle de la femme plus âgée ayant son intimité et des secrets plus sombres, représente bel et bien un personnage crédible, attachant, avec sa part d’originalité et de surprises. On retrouve aussi de nombreux stéréotypes dans les autres personnages du film, notamment chez sa famille, que ce soit la mère se servant de la religion pour éviter d’avoir à parler des conflits en famille, du père un peu mauvais dans ses manières et sa façon d’être, ou encore la plus jeune sœur toujours accrochée à son téléphone sans décrocher un seul mot.
Ce film aborde une thématique un peu surprenante au début, mais ses aspects plus ironiques nous font retrouver un peu de sérieux. On se fait cependant rappeler assez fréquemment qu’il s’agit tout de même d’une comédie (romantique, pourrais-je ajouter!).
- Les personnages, bien joués
- Le thème, plutôt original
- Le scénario un peu évident à certains moments
- Le déroulement de l'histoire un peu rapide parfois