Night Call – Micro, Caméra, Action !
« Night Call » nous raconte l’histoire de Louis Bloom (Jake Gyllenhaal), chômeur vivant de petits larcins à Los Angeles. Il se trouve un jour une vocation de journaliste et filme des scènes de crime de plus en plus violentes dans toute la ville pour les vendre à la chaîne de télé la plus offrante. De cambriolages en agressions, il comprend vite les ficelles du métier, recrute un assistant (Riz Ahmed), et parvient même à doubler certains de ses confrères. Son ambition n’a pas de limite et le jeune homme semble totalement dépourvu de scrupules…
Night Call n’est pas Drive
Le scénariste et producteur Dan Gilroy passe pour la première fois derrière la caméra avec « Night Call« . L’affiche n’est pas sans nous rappeler « Drive » avec Ryan Gosling. Mêmes lunettes de soleil, même société de production (Bold films) et référence évidente au tube du Français Kavinsky « Night Call« , au générique du film de Winding Refn. Une fois installé devant votre écran, les images de Los Angeles by night semblent confirmer la ressemblance. Mais le cowboy solitaire et marginal de « Night Call » conduit une épave grise et fourgue du grillage au ferrailleur du quartier. Moins glamour qu’un cascadeur taiseux au charme eastwoodien. Mais Dan Gilroy n’est pas venu pour faire dans le glam. La comparaison peut s’arrêter là.
Jake Gyllenhaal : le rôle de sa vie ?
Jake Gyllenhaal (Enemy, Prisoners), le visage émacié, a perdu une dizaine de kilos pour se mettre dans la peau de Bloom. Avec ses yeux et ses joues creusés, il campe un personnage inquiétant, dont on ne sait pas au début s’il faut en rire ou s’en méfier. On est littéralement suspendu à son visage cadavérique et à son sourire froid de sociopathe qui sait pourtant parler aux femmes et aux présentateurs télé.
Thriller noir et cynique, « Night Call » est un premier film d’une rare audace, très maîtrisé et précis. C’est une critique acerbe des média et de la chasse à la célébrité, qui nous rappelle un grand classique du cinéma, « La Valse des Pantins » de Scorcese, avec Robert De Niro dans le rôle principal. Et Jake Gyllenhaal a le même charisme électrisant que son illustre aîné.
Los Angeles by night
A Los Angeles, les nuits sont longues et les jours inexistants. Ce « Night Call » (Night Crawler – le rôdeur de nuit – en version originale), est à double sens . Ce sont les appels radio lancés la nuit à toutes les voitures de polices qui permettent au protagoniste de travailler, mais aussi, plus symboliquement, l’appel de l’obscurité. La ville moderne – que le directeur de la photo Robert Elswit sait rendre très angoissante – est ici le terrain de chasse idéal de Lou Bloom, qui vous étrangle calmement sans poser la main sur vous.
Dan Gilroy frappe fort pour son premier job en temps que réalisateur. Il signe un film calme et angoissant à souhait, interprété avec brio par Jake Gyllenhaal. En route pour un Oscar ?
Et comme j’aime beaucoup les gens qui ne pensent pas comme moi, vous trouverez une toute autre vision de Night Call sur:
http://www.celluloidz.com/2014/11/night-call/
- Le jeu de Jake Gyllenhaal
- La photographie soignée
- La réalisation
- Le doublage de Riz Ahmed
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