Critique – Palmiers dans la neige

Palmiers dans la neige, une grande saga romanesque disponible uniquement en DVD et SurNetflix.fr. On l’a vue pour vous, voici notre avis.

On va pas se mentir, à l’exception de Pablo Almodovar, les cinéastes espagnols demeurent méconnus en France. C’est franchement dommage ! On va vous expliquer pourquoi avec Palmiers dans la neige, une grande fresque romanesque qui se déroule en Espagne et sur une île guinéenne, du temps de la colonisation à nos jours.

Une épopée historique doublée d’une histoire d’amour

Le père de Clarence  (Adriana Ugarte, L’espionne de Tanger) vient de mourir. De retour chez elle, Clarence retrouve sa cousine et son oncle, atteint d’Alzheimer. En fouillant dans les affaires de son père (Mario Casas), elle découvre une moitié de photo et un mot qui laisse à penser que son père aurait eu des attaches en Guinée Équatoriale lors de ses nombreuses années passées dans la plantation de cacao familiale au temps des dernières colonies espagnoles. Le journal intime de son oncle, écrit au jour le jour lors de son séjour en Guinée, titillera sa curiosité. Clarence reconstituera la vie d’alors de son père et de son oncle. Elle découvrira à travers ces écrits les travers du colonialisme, l’esclavage, le racisme, la réalité des expatriés, les conflits familiaux, mais aussi une magnifique histoire d’amour. Elle n’aura qu’une envie, fouler le sol de l’île comme l’a fait avant elle une partie de sa famille. Clarence quittera les Pyrénées pour se rendre en Guinée sur les traces de son histoire familiale.

Un film à succès au budget colossal

Palmiers dans la neige est  l’adaptation du best-seller espagnol de la romancière Luz Gabás, Palmeras en la nieve. Il n’a malheureusement pas été traduit en français. Adapter un succès littéraire est toujours un sacré challenge. Alors forcément, il fallait être à la hauteur. Palmiers dans la neige est l’une des productions espagnoles les plus ambitieuses de ces dernières années. Bénéficiant d’un budget de 25 millions de dollars, le film a été tourné entre la Colombie, Huesca (Aragon) et Gran Canaria où les paysages naturels de la Guinée Équatoriale (colonie espagnole du XVIIIe siècle jusqu’à 1968) ont été reconstitués. Et côté décors et reconstitution de l’époque coloniale, c’est plutôt réussi. Côté moyens humains, ce sont 70 acteurs, plus de 250 techniciens et plus de 2 200 figurants qui ont participé au tournage. Résultat, 2,5 millions d’entrées en salles et 5 nominations aux Goya. Palmiers dans la neige est un des plus gros succès du cinéma espagnol de l’année 2016.

Un film qui aurait sa place dans nos salles

Ne cherchez pas Palmiers dans la neige dans votre salle favorite, vous ne le trouverez pas et c’est bien regrettable. C’est regrettable d’une part, parce que film serait l’occasion de (re)découvrir un pan de l’histoire espagnole du temps de la colonisation, qui est au demeurant parfaitement reconstituée; et d’autre part parce que voir une belle histoire d’amour même contrariée entre un homme blanc et une indigène noire, c’est toujours plaisant surtout si elle n’est pas mièvre. Mais ne pas pouvoir voir Palmiers dans la neige dans votre salle favorite, c’est surtout regrettable pour le cinéma espagnol de surcroît lorsque les acteurs sont bons, le réalisateur aussi. Heureusement il y a Koba (que nous remercions au passage) pour diffuser ces 2h43 d’évasion et de passion ! Et vous savez quoi ? 2h43 cela semble long pour un film (c’est peut-être l’une des raisons de sa non diffusion en salles), mais nous ne les avons même pas vu passer. C’est vous dire si cette saga romanesque nous a emportés !

• Titre : Palmiers dans la neige
• Année de sortie : 2017
• Style : Drame
• Réalisateur : Fernando González Molina
• Synopsis : Sa curiosité éveillée par une vieille lettre, une jeune femme se rend dans la plantation tropicale de sa famille pour explorer les secrets accumulés pendant des générations.
• Acteurs principaux : Adriana Ugarte, Mario Casas, Macarena García, Emilio Gutierrez Caba, Djedje Apali
• Durée : 2h43