Imaginaerum by Nightwish
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Si le nom de Stobe Harju ne vous dit surement rien, c’est normal. Mais si je vous dis Nightwish, peut être que cela vous interpelle davantage. Et si je vous dis qu’ils ont réalisé ensemble un film nommé Imaginaerum, est ce que cela suscite en vous de l’intérêt ? Prenons quelques minutes pour vous faire découvrir ce projet cinématographique méconnu du grand public.
Stobe Harju est un réalisateur finlandais qui n’a que ce film à son actif. Les autres petits projets, comme le clip: The Islander ne sont jamais sortis de la sa Finlande natale. Ne nous attardons pas sur cette partie. Ce qui nous intéresse, c’est le groupe derrière tous ce projet : Nightwish. Ce groupe est une véritable icone de la musique de Finlande. Après plusieurs péripéties et changements de chanteuse, Nightwish reste reconnu dans le milieu. Avec des dizaines de disques d’or, platine et autres récompenses, la renommée du groupe n’est plus à faire.
Imaginaerum est la volonté de Tuomas Holopainen, leader du groupe, d’illustrer leur album studio « Imaginarium » (la différence de nom entre les deux vient de la confusion possible avec le film « L’Imaginarium du docteur Parnassus« ), à l’instar de Daft Punk et ‘d’Interstella 5555‘, ou des Pink Floyd et ‘The Wall‘. La difficulté va être de trouver une trame derrière les chansons pour structurer Imaginaerum.
Imaginaerum raconte l’histoire d’un compositeur âgé, Tom, qui souffre de démence sévère. Étant malade depuis plusieurs années et ayant régressé vers l’enfance, il ne se souvient pratiquement plus de sa vie adulte. Sa musique, ses amis, tout son passé y compris les souvenirs de sa fille ne sont plus que flous dans son esprit fragile. Tout ce qui lui reste est l’imagination d’un garçon de dix ans. Comme il tombe dans le coma, il semble impossible de retrouver ce qu’il a oublié. Tom voyage dans son monde imaginaire, à la recherche de réponses et trouvant des souvenirs, pendant que sa fille, Gem, essaye de recréer les liens qu’elle avait autrefois partagés avec son père dans le monde réel. Comme ils étaient devenus de plus en plus distants l’un de l’autre les années passant, et comme il y a des obstacles encore plus grands qui les séparent maintenant (le coma de Tom et sa mort proche), les plans de Gem semblent voués à l’échec. Cependant, à travers les plus sombres secrets de Tom, Gem découvre le chemin qu’elle doit suivre pour retrouver son père à nouveau. source: Stobe Harju, 7 septembre 2011
Inspiré par je cite : Tim Burton (Edward aux mains d’argent), Neil Gaiman (Stardust) et Salvador Dalí, ce film à pour vocation à illustré un esprit délirant. Mélangeant prises de vues réelles et effets visuels, il faut avouer que l’ambiance est là. On se retrouve très bien dans un univers improbable où se déroulent les scènes de l’esprit. Des villes fantômes, des rails de trains sans limites, les costumes; tout y est pour nous plonger dans cet univers. Le niveau graphique n’est pas à reprocher pour ce film d’un budget loin des grosses productions. Pour la musique, étant fan du groupe ou non, la cohésion avec les images est excellente. Je reproche malheureusement de ne pas avoir justement, plus de chansons. Sans être une comédie musicale, ou un long clip; il manque clairement du contenu musical pour une illustration d’album.
Pour le scénario, il reste très classique. Un père traumatisé par son passé, qui ne veut pas reproduire les erreurs de ses pairs. Il esquive alors l’éducation de sa fille et se concentre à sa musique. Ce que l’on découvre au fur et à mesure, c’est que l’amour avait été transmis par la musique. Que sa fille n’était pas mise à part, mais bien la source de son inspiration. Ce qui est intéressant de noter, est que l’on comprend que cette histoire est une illustration du groupe Nightwish elle même. En effet, le pianiste malade du film, Tom est joué à l’age adulte par Tuomas Holopainen (le pianiste réel du groupe) et que la chanteuse, Ann, amie de Tom dans le film est joué par Anette Olzon, la véritable chanteuse à l’époque. Le rapprochement des rôles et des noms est clairement à faire; mais il n’est pas évident pour les personnes étrangères au groupe Nightwish. Même si ce n’est qu’une fiction, Imaginaerum a le mérite de vouloir transposer et inclure les membres du groupe : chacun fait des apparitions et a un rôle. Néanmoins, la complexité de l’histoire rend certains passages assez difficiles à situer. Je ne sais dire si c’est une volonté scénaristique ou un manque de qualité; la résultat reste malheureusement le même.
Remplis de symbole sur les différents thèmes évoqués plus haut, il en est néanmoins un important. Il n’est malheureusement pas identifiable pour les personnes n’ayant pas vécu en Finlande. Ce symbole est celui du bonhomme de neige que crée le petit garçon Tom au début du film, source de son évasion. Ce bonhomme de neige est une référence directe au livre « The Snowman » de Raymond Redvers Briggs et porté à l’écran dans un dessin animé en 1982 que je vous invite à découvrir ici: The Snowman. Cette vidéo est diffusée tous les noël en Angleterre, mais surtout en Finlande. La chanson présente « Walking In The Air » est un air très connu. Elle a justement été reprise par le groupe Nightwish et reste l’une des chansons les plus connues du groupe. C’est une volonté d’illustrer le voyage, et la découverte que ce dessin animé à suscité chez tant de petits enfants qu’a voulu transmettre ici Tuomas Holopainen. Il y a peut être ici sa touche personnelle, ou juste une volonté de rappeler son enfance.
Imaginaerum est un film réussi pour son coté visuel. Les effets spéciaux sont bien faits au regard du le budget alloué. La symbolique très présente et la volonté d’impliquer les membres du groupe apportent de l’intérêt pour cette fantaisie de l’esprit. Les acteurs sont crédibles et la musique du groupe est accessible même pour les non-fans. Malheureusement, je la trouve justement pas assez présente pour une mise en images d’un album. On a du coup tendance à se tourner vers l’histoire qui reste classique, un peu parfois difficile à suivre, mais qui reste construite. Ce n’est donc pas une illustration à mon goût mais juste une participation à la bande originale, dommage. Pour les fans ou les simples curieux, Imaginaerum reste un bon moment, sans être une révélation musicale apportée à l’écran.
- La fusion entre acteurs et membres du groupe est bien opérée
- Scénario classique, parfois compliqué à suivre, mais avec une symbolique intéressante
- Bien fait visuellement, un manque de chansons du groupe est à déplorer pour une illustration d'album