Notre critique du premier tome de la saga Rose Morte : la Floraison – de Céline Landressie
Rose Morte : la Floraison – vient de sortir en poche chez Bragelonne – Milady. C’est le premier volet d’une saga signée Céline Landressie, auteure française passionnée d’histoire qui a commencé par publier ses textes sur son site internet. Il y aura en tout 5 tomes de cette épopée historico -fantastique. Le titre de l’ouvrage est peu engageant. Rose Morte – la Floraison – sonne comme une métaphore un peu usée. J’espère donc être surprise par le contenu, qui, au vu de la quatrième de couverture, est plein de promesses : complots, passion, guerres de religion et mystère. Pour ce premier tome de Rose Morte – et premier roman de Céline Landressie – nous suivons l’héroïne, Eileen, jeune femme rebelle et indépendante qui n’a que faire des convenances et des mondanités. Elle se fait appeler Rose, a 28 ans et n’est toujours pas mariée, ce qui, en cette fin de XVIème siècle, est rare, voire handicapant. Sur fond de guerre sanglante entre catholiques et protestants, la jeune Lady veut être maîtresse de sa destinée et échapper au projet de mariage arrangé prévu par ses parents...
Edit de Nantes et Girl Power
Dans Rose Morte : La Floraison, Eileen,- aka Rose – est une héritière britannique dont la famille, persécutée en Angleterre car de confession catholique, a trouvé refuge près de Rouen. Si elle est très complice avec son père, Lord Edmung Greer, ses relations sont un peu tendues avec sa mère, qui réprouve tout ce que peut faire la jeune femme. Principal sujet de discorde : le célibat de Rose. Celle-ci a en effet éconduit nombre de prétendants et ils se font de plus en plus rares, d’autant que la famille a peu de richesses. Lors d’un grand bal où elle est censée rencontrer un dernier potentiel futur époux, elle tombe sous le charme du séduisant Comte Artus de Janlys, aussi beau que mystérieux…
L’héroïne de Rose Morte possède, à première vue, tout ce qui peut plaire au public. Les jolies femmes indépendantes et un brin rebelle remportent en général tous les suffrages, que ce soit dans la littérature, les séries ou au cinéma : Aria Stark dans Games of Throne, Elisabeth Bennett dans Orgueil et Préjugés ou encore Lisbeth Salander dans la saga Millenium; autant de femmes qui fascinent et surtout inspirent. Rose, elle aussi, se moque de l’argent, du mariage et des convenances. Elle aime les balades à cheval, prend des bains alors que la pratique est très mal jugée à l’époque et n’hésite pas à prendre la parole, surtout lorsque la bienséance voudrait qu’elle reste muette. Elle admire d’ailleurs secrètement la Reine Elisabeth d’Angleterre : « C’était une femme libre. Puissante. Maîtresse de sa destinée. Personne ne pouvait asservir cette femme-là. Personne ne la marierait contre sa volonté. Que Rose n’aurait-elle pas donné pour connaître cela. » Pourtant, ce personnage manque de force. C’est Artus de Janlys, ainsi que son jeune frère Adelphe qui vont marquer le lecteur. La jeune Rose est comme mise au second plan et a beaucoup moins d’épaisseur que les deux autres. On suit l’intrigue avec intérêt mais avec peu d’empathie pour la jeune femme, comme si toutes les facettes de son personnage étaient évidentes dès le début. C’est peut-être pour cela que l’on s’attache plus aux personnages secondaires, que l’on découvre progressivement.
Rose Morte : un nouveau classique de la bit-lit ?
Pour son premier roman, Céline Landressie frappe fort. Dès l’incipit, on est assailli de questions et impossible donc de stopper notre progression dans cette France d’Henri IV en proie aux complots où le destin de Rose se joue sur fond de meurtres et d’intrigues. Dans ce contexte sombre se développe sa relation avec le Comte de Janlys, personnage magnétique qui ne sort que la nuit. Une histoire d’amour qui ne frôle même pas un stéréotype et qui rime souvent avec cauchemars et danger. Passionnée d’histoire, l’auteure pose un cadre solide à son roman qui bascule avec intelligence et discrétion dans le fantastique. Moi qui ne suis pas amatrice de ce type de roman, je me suis laissée emportée par les aventures de Rose, Artus et Adelphe. Céline Landressie sait amener son sujet et intéresser le plus réfractaire des lecteurs à l’univers des vampires. Tous ceux qui ont crié Haro sur la saga Twilight pourraient être séduits par Rose Morte, son écriture soignée et son univers dense et captivant. Comme Rose, nous sommes fascinés par le Comte de Janlys et nous entrons avec lui dans un jeu d’espionnage et de faux-semblants écrit et orchestré avec style et raffinement. Rose Morte : la Floraison est un roman aux dialogues pertinents et aux descriptions précises, permettant une véritable immersion dans l’univers de l’écrivain. Les scènes de combats, où les personnages sont aux prises avec des créatures démoniaques, ou encore celles qui nous ouvrent les portes de l’inconscient de Rose sont très réussies. En bref, c’est très prometteur et on a très envie de découvrir la suite.
Pour en savoir plus sur Rose Morte et son auteure, c’est par ici, et par là.
- Les personnages secondaires bien construits
- Le style de l'auteure
- Le mélange réussi entre histoire et fantastique
- Une héroïne sympathique mais un peu fade
- Le titre peu accrocheur