William Boyd a été choisi par la famille de Ian Fleming pour écrire le énième volume des aventures de l’agent 007. Dans Solo, saura-t-il donner un nouveau souffle à un James Bond qui souffre au niveau littéraire?
Départ en solo pour le Zanzarim
En 1969, James Bond garde toujours en lui le souvenir de la première guerre mondiale qui continue à lui donner des cauchemars vingt-cinq ans après. Mais alors qu’il vient de fêter ses 45 ans, il continue à suivre un rythme de vie qui conviendrait à plus d’un : après un toast échangé à travers une salle de restaurant avec une blonde inconnue, il réussit à se faire inviter pour prendre un whisky chez elle. Cependant comme toutes les belles choses doivent se terminer, M, son patron et chef des services secrets de Sa Majesté, l’appelle pour rétablir la paix au Zanzarim, un pays africain inventé de toutes pièces. Cette ancienne colonie anglaise se retrouve en pleine guerre civile depuis la découverte d’un fantastique gisement de pétrole dans des terres claniques.
William Boyd dans l’ombre de Ian Fleming…
Tous les ingrédients qui ont fait connaître le célèbre agent secret sont réunis dans ce livre, à commencer par les gadgets fournis par Q. Mais whisky et jolies filles ne sont pas en reste, comme toujours pour un James Bond qui continue à les collectionner durant ses missions à travers le monde. William Boyd respecte l’héritage de son illustre prédécesseur dans Solo en n’omettant aucun des éléments qui ont participé au succès de James Bond. De la même façon que Ian Fleming, William Boyd a le souci du moindre détail et réalise des descriptions superbes dans Solo. Il se permet même de modifier un peu l’agent 007. Celui-ci est conçu moins machiste, et moins raciste qu’il ait pu être pendant ses multiples aventures.
James Bond au sommet ?
Malgré une superbe écriture, un grand talent et une sortie de roman grandiose (envoi de 7 volumes à travers le monde qui prennent le départ de l’hôtel Dorchester dans des Jensen FF), il serait étonnant que ce volume connaisse le succès qu’il aurait pu (du ?) avoir. La faute aux films de 007 qui concentrent tout le succès de l’agent secret. De plus, contrairement à nombre de ses prédécesseurs, Solo se développe dans une intrigue complexe, inutilement bien plus compliquée que ce que nous pouvions imaginer. William Boyd réalise donc une superbe entrée dans l’univers de James Bond avec ce roman, Solo. Avec un peu plus d’affinage, il sera sans aucun doute bientôt capable de dépasser Ian Fleming, et qui sait, peut-être rendre ses lettres de noblesse à l’espion au service de Sa Majesté ?
- James Bond
- Une bonne reprise du style de Ian Fleming
- Une intrigue un poil trop complexe