Entretien avec François Delisle

Notre entretien avec François Delisle, réalisateur de Chorus.

A l’occasion de la toute proche sortie de sa sixième œuvre – Chorus – le Québécois François Delisle nous a téléphoné pour nous en dire quelques mots – oui, on est comme ça chez Avis du Public, les artistes viennent à nous ! Entretien en toute simplicité avec un réalisateur enthousiaste et agréable, ce qui vient compléter et éclairer le visionnage du film.

Chorus, un film de contrastes

Et en toute logique, on commence par le titre, Chorus. François Delisle nous explique qu’il voulait évoquer la musique des battements du cœur, les cœurs de Christophe et Irène, brisés par le drame. Et puis, ajoute-t-il, graphiquement, c’était un titre intéressant aussi (voir l’affiche du film). Il y a une symétrie et en même temps une opposition, ça colle très bien à l’histoire. C’est pour cela que le choix du noir et blanc s’est imposé. Tout est en contraste dans le film. Oui, en effet, la vie / la mort… le chaud / le froid (le film a été tourné à Montréal et au Mexique), continue le réalisateur, la musique ancienne et moderne. Il y a un fort contraste entre les chansons de la chorale d’Irène et le concert rock de la fin. Et puis le noir et blanc permettait un accès plus doux à cette histoire très dure.

Copyright : Films 53/12

Copyright : Films 53/12

Justement, je souhaite savoir ce qui lui a inspiré cette histoire, car le sujet est très brutal. François Delisle dit qu’il voulait raconter surtout l’histoire du couple, une histoire d’amour et aussi parler du sentiment de perte et de réconciliation. Et il voulait raconter tout ça dans un contexte différent de celui de la crise en elle-même. C’est vrai que la direction du film est plutôt inattendue pour le spectateur. En effet, il y avait une volonté de ne pas tomber dans la tristesse pure, confie-t-il. Les aveux du pédophile arrivent dès le début parce que, ce qui était intéressant, c’était la façon dont les personnages réagissaient par rapport à l’événement. Il y a une distance avec les faits au moment de l’histoire. Ca fait dix ans, ils ont mis beaucoup de distance entre eux et on sent quelque chose d’inachevé dans leur relation.

Une autre chose m’a surprise dans le film, c’est le silence… C’est un film très calme et finalement la musique y est rare, un vrai contraste avec le titre. C’est pour laisser place au non-dit, explique le cinéaste. Avec un drame comme celui-ci, il fallait laisser de la place au  spectateur. Et puis la dernière scène est importante en cela parce que c’est au milieu de ce concert rock que le couple se retrouve vraiment. Un moment de vie pure.

Un grand merci à François Delisle pour cet entretien et je souhaite à Chorus tout le  succès qu’il mérite.