Test – Full Mojo Rampage

Full Mojo Rampage, le Rogue-like à la sauce RPG chez Over The Top Games.

Full Mojo Rampage est le deuxième jeu développé par Over The Top Games, un studio indépendant dont le premier travail, NyxQuest, fut une belle réussite (meilleur jeu WiiWare 2010 pour Nintendo Life, meilleur jeu Européen 2010 aux Dutch Awards, Editor’s Choice chez le prestigieux IGN). Composé de cinq personnes, ce studio est l’exemple typique de la petite boîte par les moyens, mais passionnante par son talent. Full Mojo Rampage était donc assez attendu par une communauté plus ou moins réduite, le résultat est-il à la hauteur ?

Full Mojo Rampage vous met aux commande d’un apprenti vaudou, assoiffé de connaissances et impatient de vous montrer digne des Dieux sorciers : les Loa. Ces derniers vous demande de partir aider plusieurs d’entre eux. Tout d’abord le Baron Samedi, connu pour son alcoolisme certain, son penchant pour les femmes et sa forte dépendance au tabac. La veille du début de votre quête, Samedi a un peu trop forcé sur le rhum et fit d’une simple cérémonie magique un véritable chaos. Des hordes d’ennemis en ont alors profité pour se frayer un passage jusqu’au pays des vaudous, et dans Full Mojo Rampage vous êtes chargé de les arrêter.image cover full mojo rampage

Full Mojo Rampage, pour l’amour du Rogue-like.

On l’aura compris, Full Mojo Rampage n’est pas le genre de jeu qui vous passionnera des heures durant grâce à un scénario exemplaire. Ce n’est pas grave, de toutes façons ce jeu s’inscrit dans la veine des Rogue-like, ces jeux si atypiques dont l’un des meilleurs représentants est le récent Binding of Isaac Rebirth. Full Mojo Rampage est donc ce genre de jeu qui vous fera perdre, encore, et encore, tout en vous permettant de progresser en mettant en avant votre capacité d’apprentissage, vos compétences, votre « skill de joueur » en langue vidéoludique. Vous aurez aussi à faire face, dans Full Mojo Rampage, à votre seule chance, les parties étant parfois bien différentes selon les bonus disséminés au petit bonheur la chance. C’est ça, un Rogue-Like, et Full Mojo Rampage ne déroge pas à la règle : une parfaite alchimie entre répétition des mécanismes dans un décors aléatoire, vos capacités grandissantes, tout ça mixé avec une grosse dose de hasard. A cela, Full Mojo Rampage ajoute certains ingrédients, et le plus important est sans conteste l’évolution du personnage via un système de jeu totalement hérité du genre RPG.

Full Mojo Rampage, c’est encore meilleur avec une manette.

Full Mojo Rampage est intéressant à plus d’un titre. Over The Top Games est le genre de studio qui ne se contente pas de répéter (copier ?) une formule qui marche : il essaie d’apporter de la nouveauté, de la fraîcheur. Intéressons-nous d’abord à Full Mojo Rampage en solo, qui se présente sous forme d’actes. Quatre pour être précis, et chacun d’eux divisés en plusieurs niveau via une carte, évoquant celle de Super Mario Bros 3 ou de Rayman Origins, différente à chaque partie lancée. On lance le premier et c’est parti. Notre apprenti vaudou se déplace bien, mais il faut tout de suite signaler que Full Mojo Rampage se savoure dans les meilleures conditions avec une manette, celle de Xbox 360 fait parfaitement l’affaire tant elle est parfaitement prise en charge. Stick gauche, on se déplace dans l’environnement en 3D de Full Mojo Rampage, stick droit on tire dans la direction visée. D’autres préféreront la précision de la souris, mais la prise en main de Full Mojo Rampage est meilleure avec un pad. Les gâchettes sont liés aux sorts qui vous sont accordés, les boutons de tranche permettent la navigation dans l’inventaire de votre avatar. Le bouton X sert aux interactions habituelles que l’on retrouve dans Full Mojo Rampage, type ouverture de coffre ou dialogue, le A permet d’utiliser les différents objets ramassés, le B ordonne de se séparer de l’item sélectionné, tandis que le Y prend en charge la description et l’emménagement de l’inventaire. Ce dernier est facilement compréhensible même s’il diffère des autres Rogue-like qui, habituellement, vous donne le droit d’accumuler les effets d’items sans entraves. Dans Full Mojo Rampage, comme souvent dans les RPG, vous avez un nombre limité d’emplacement, et des types d’objets à gérer : les consommables d’un côté, et les effets permanents de l’autre. Tout de suite, ça donne à Full Mojo Rampage un aspect gestion pas désagréable du tout, qui relève un peu le défi.

Full Mojo Rampage, les codes du genre respectés.

Full Mojo Rampage vous fera boire du niveau jusqu’à plus soif. Pour les terminer, vous devez accomplir des objectifs, et c’est là que le bât blesse : ils sont loin d’être nombreux, et pour la plupart très simplistes : collecte d’objets, totems à détruire. On aurait aimé plus de diversité, de multiplicité des cibles à atteindre. L’originalité des situations n’est pas ce qu’on recherche prioritairement dans un Rogue-like, mais si on nous propose, comme dans Full Mojo Rampage, ce genre d’originalité, alors on est en droit de demander un traitement plus fourni. Rien de bien méchant, mais un regret tout de même, surtout sur la longueur, la lassitude risquant d’apparaître un peu tôt. Au sein de ces niveaux de Full Mojo Rampage, indépendamment du but à atteindre, se cachent évidemment une troupe d’ennemis et un bon nombre de trésors à dénicher ou de salles secrètes à mettre à jour. Pour les nuisibles, on peut dire que Full Mojo Rampage remplit avec succès ses obligations : beaucoup de types d’adversaires, différentes routines d’attaques assez claires et diverses pour bien mettre à l’épreuve le joueur. Signalons tout de même que les fans hardcore du genre Rogue-like seront sans doute un peu déçu par la difficulté de Full Mojo Rampage, tout du moins avant d’avoir débloqué le niveau de difficulté maximum qui, lui, propose un challenge de taille.

image gameplay full mojo rampage

Full Mojo Rampage, le plein de nouveauté.

Full Mojo Rampage propose un système d’évolution simple et efficace. A la fin de chaque niveau, ou à votre mort dans l’un de ceux-ci, le compte-rendu de vos statistiques définira les points d’expérience gagnés et, comme dans un Transistor, World of Warcraft ou n’importe quel Final Fantasy, vous passerez au niveau suivant dès la limite de celui en cours dépassée, augmentant au passage les capacités de votre apprenti vaudou. C’est une bonne idée à mettre au crédit de Full Mojo Rampage, ça marche bien, même si on ne peut s’empêcher de remarquer que le principe est un peu contraire à celui du Rogue-like, qui demande avant tout au joueur d’évoluer et non pas à son avatar. Évidemment, les intégristes du genre pourront rouspéter dans leur coin contre Full Mojo Rampage, mais le résultat pourra être séduisant pour les nouveaux venus, qui ont souvent peur (à tort) de l’effet rébarbatif du genre Rogue-like. Donc, à l’écran de sélection du personnage, nous pouvons voir évoluer notre petit personnage, mais aussi lui appliquer une foule de bonus ou d’accessoires vestimentaires. Dans les niveaux de Full Mojo Rampage, vous ramasserez plus ou moins souvent des médailles et celles-ci vous permettront de débloquer des masques (pour le seul plaisir des yeux malheureusement), des bonus uniquement pour la partie en cours ou des nouveaux Loa. Ces derniers sont vos mentors, et choisir l’un d’eux c’est aussi choisir les sorts dont vous disposez. Par exemple, choisir le Baron Samedi vous donne un sort de tir puissant, mais aussi d’accélération de vitesse sur une petite distance. Mais ce n’est pas tout. Dans les niveaux de Full Mojo Rampage, vous collecterez aussi des parchemins, et les consommer débloquera des épingles, qui vous donneront elles aussi des bonus comme, par exemple, une meilleure fréquence des tirs, une place d’inventaire en plus etc. Ces épingles sont elles aussi évolutives, et ce en refilant des pièces sonnantes et trébuchantes. Full Mojo Rampage est une belle réussite au niveau des possibilités de personnalisation de son personnage.

Full Mojo Rampage, le multijoueur abandonné.

Une fois Full Mojo Rampage bien retourné en solo, ce qui devrait vous prendre entre quinze et vingt heures, vous aurez le loisir de vous essayer au multijoueur. Enfin, si vous avez la chance de trouver quelqu’un sur le serveur, ce qui sera arrivé pour ce test deux fois en tout et pour tout. Soyons clair : c’est malheureusement le désert dans cette partie de Full Mojo Rampage. Malheureusement, car le peu qui a pu être essayé était de qualité, plutôt stable et proposait un vrai complément de jeu avec, là aussi, l’accent mis sur l’évolution de votre vaudou. Full Mojo Rampage propose un mode en coopération, mais aussi divers modes en versus, comme les éternels Deathmatch et Capture the flag. Rien de génialement passionnant, mais on regrette évidemment cette expérience manquée, tout en avançant qu’il s’agit d’un plus qui ne peut qu’ajouter de la matière à Full Mojo Rampage.

image boss full mojo rampage

Full Mojo Rampage se glisse dans les réussites du genre.

Techniquement, Full Mojo Rampage n’en met pas plein les mirettes tout en restant assez agréable pour ne pas sortir du trip. L’univers du jeu donne dans un style cartoonesque qui ne casse pas trois pattes à un dindon, mais assez propre artistiquement cohérent pour être accrocheur. Sachez toutefois que, pour faire tourner le jeu au maximum de ses capacités visuelles tout en gardant une fluidité totale, il faut être en possession d’une carte graphique. Une Nvidia Geforce 8800GT se chargera de faire fonctionner parfaitement Full Mojo Rampage. Sans cette carte, ou son équivalent (comme la Ati Radeon HD 3870), vous devrez vous contenter d’une résolution à 720 et de graphisme niveau moyen, ce qui est tout à fait supportable pour les yeux rassurez-vous. Quand à la musique de Full Mojo Rampage, signée Alistair Lindsay (Kinectimals, Defcon, Jetforce Gemini), elle est de qualité. Il est cependant très regrettable qu’un seul thème soit disponible : ça devient clairement lourd au bout de quelques heures de jeu, même si elle reste bien dans le ton de ce que propose Full Mojo Rampage côté ambiance. Signalons que la dernière mise à jour a ajouté une foule d’items, mais surtout une traduction en français, un peu approximative mais qui permettra aux non-anglophones de ne pas passer à côté de certains clin d’œil savoureux que Full Mojo Rampage distille ici ou là. On n’est pas face au scandale de la version Française de Retro City Rampage DX tout de même. Au final, Full Mojo Rampage est une expérience à la fois intéressante de par son envie de proposer du neuf, et de qualité même si ses limites, liées à son système RPG, n’en font pas un soft chronophage comme peut l’être un Binding of Isaac Rebirth.

Full Mojo Rampage, les bonus.

Pour visiter le site officiel de Full Mojo Rampage, où vous trouverez notamment le trailer et des news sur les mises à jour à venir, c’est à cette adresse.
Pour une présentation vidéo en Français, c’est par là.
N’hésitez pas à lire d’autres tests de Full Mojo Rampage, notamment chez Indiemag et Game Sphere.
Pour acheter Full Mojo Rampage, c’est sur Steam ou le Humble Store.

Et pour mieux connaître le genre Rogue-like, dans lequel s’inscrit Full Mojo Rampage, le site Roguelike.fr est une véritable mine d’or, et sa chaîne Youtube tout aussi indispensable.

Test - Full Mojo Rampage
Full Mojo Rampage tente un mélange des genres rafraichissant et réussit à convaincre sans pour autant atteindre un niveau d'excellence.
Graphisme
Durée de vie
Ambiance
Gameplay
On aime
  • Mélange Rogue-like et RPG réussi.
  • Plein de choses à débloquer.
  • Manette très bien prise en charge.
On aime moins
  • N'est pas aussi chronophage qu'espéré.
  • Manque de thèmes musicaux.
  • Pas super beau.
3.3Note Finale
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