Critique – Resident Evil Tome 4

Resident Evil Tome 4 : Aux portes de l’Enfer, novélisation d’une licence culte chez Milady.

Ce Resident Evil Tome 4, sous-titré Aux portes de l’Enfer, est, comme son nom l’indique si justement, la quatrième novélisation de la saga infernale de Capcom. Plus précisément, Resident Evil Tome 4 est la quatrième histoire signée SD Perry, fille du romancier Steve Perry, et spécialisée dans l’adaptation en bouquin d’univers tels que Star Trek, Alien versus Predator ou encore, tenez-vous bien, Timecop et Xéna. Mais revenons en arrière et procédons à un petit résumé des épisodes précédents, histoire d’aborder ce Resident Evil Tome 4 dans les meilleurs conditions possibles. Resident Evil Tome 1 : La conspiration d’Umbrella, prend la même situation que le tout premier jeu de la licence, se situant dans un manoir et faisant intervenir les S.T.A.R.S. Dans Resident Evil Tome 1, l’équipe de choc découvre la multinationale maléfique Umbrella, fera connaissance avec le bestiaire classique de la série, et devra s’extirper de ce lieu rempli d’énigme,. Resident Evil Tome 1 s’accordait tout de même quelques originalités, dont l’apparition du personnage Trent, dont le rôle sera d’une importance grandissante. Resident Evil Tome 2 : La crique de Caliban, est une histoire totalement inédite, se situant entre les épisodes vidéo-ludiques 1 et 2. On y retrouvait Rebecca Chambers (l’héroïne du jeu Resident Evil 0), et prenait place directement après le fiasco des S.T.A.R.S, en situation d’échec après Resident Evil Tome 1. Le livre tournait le dos au côté mystères et énigmes du premier roman, et amorçait un virage vers l’action. Resident Evil Tome 3 : La cité des morts, peut se comparer au deuxième jeu de la licence. On y retrouve Léon S. Kennedy et Claire, et leurs motivations sont les mêmes, l’un découvre son métier de policier, l’autre recherche son frère Chris Redfield. Dans un Raccoon ravagé par les zombies d’Umbrella, Resident Evil Tome 3 arrivait à bien retranscrire l’univers, tout en confirmant l’aspect action ressenti dans le précédent. Dans ces trois premiers livres Resident Evil, Trent apparaissait de temps en temps, tel un Iggy les bons tuyaux qui semblait en savoir bien plus sur Umbrella que ce qu’il voulait bien dévoiler. On sentait, au fur et à mesure des novélisation de Resident Evil, une volonté de créer une intrigue en fil rouge, au-dessus de celle dominant chaque bouquin.

image couverture resident evil tome 4

Resident Evil Tome 4, son univers impitoyable.

Resident Evil Tome 4 : Aux portes de l’Enfer, débute le 18 Octobre 1998, dans les rues de 1998. Et plus précisément dans une camionnette, où ce qui reste des S.T.A.R.S depuis sa dissolution par les autorités, fuit les dingues de Umbrella, responsables de sept mille deux cents morts dans la ville du Mid-West américain. Battue, mais pas vaincue, la petite équipe de Resident Evil Tome 4, composée de Léon, David, John, Rebecca et Claire, se dirige tout droit vers l’aéroport, où un avion doit les conduire jusqu’en Europe, pour retrouver les autres membres de l’ancienne troupe d’élite. Dans le tas de ferraille en plein vol, les héros de Resident Evil Tome 4 se rendent compte qu’un passager clandestin respire le même air qu’eux : l’énigmatique Trent, qui leur apprend qu’un livre de la plus grande importance se trouve dans un laboratoire, en Utah. Ce carnet serait une énorme aubaine pour le groupe rebelle, car il contient tous les codes d’accès pour rentrer dans n’importe quel bâtiment de Umbrella, comme dans un moulin. Les personnages de Resident Evil Tome 4 sont persuadés que le coup est faisable, le laboratoire étant en plein travaux, beaucoup moins surveillé qu’il ne le sera plus jamais par la suite. Le souci est que l’endroit contient déjà des monstres en observation, et Resident Evil Tome 4 va nous rappeler que porter un coup à Umbrella n’est jamais aussi simple qu’il n’y paraît…

Resident Evil Tome 4, c’est pour mieux te situer mon enfant.

Resident Evil Tome 4 débute par un prologue sous forme de rassemblement de différents articles de journaux, dont le but est de nous rappeler quelle est la situation générale dans la novélisation de la franchise. Celle-ci est globalement la même que dans les jeux Resident Evil : Umbrella Corporation, multinationale spécialisée dans les recherches pharmaceutiques, a perdu le contrôle de ses expérimentations clandestines sur les armes biologiques, provoquant des milliers de morts. Mais la grande multinationale qui sévit dans Resident Evil a tendance à toujours se sortir des situations les plus critiques, notamment grâce à des finances sans fond. Idéale pour les nouveaux venus dans les livres Resident Evil, cette façon de replacer l’action est courte et complète, va droit au but. On se rend compte, tout de suite, que le style de SD Perry est plutôt simple à aborder. Soyons clairs, Resident Evil Tome 4 se destine à un public pas forcément pointu en littérature, donc se doit de ne pas être trop maniéré et d’aller droit à l’essentiel. L’auteur de cette novélisation de Resident Evil semble ne jamais oublier cette donne, mais trouve tout de même de quoi relever un peu son écriture, en usant de la voix intérieure de chacun des personnages. Celle-ci, reconnaissable car en italique, est à l’image de la première moitié de Resident Evil Tome 4 : pleine de potentiel mais exploitée superficiellement, pas assez racée.

Resident Evil Tome 4, long au démarrage.

Resident Evil Tome 4 est un roman de 284 pages, divisé en 24 chapitres, un prologue et un épilogue. Ce qui fait un chapitre pour à peu près dix pages, en moyenne. Et la première moitié de cette matière est l’installation de l’action de la deuxième. Resident Evil Tome 4 débute par une fuite véhiculée, vrombissante, dans les rues de Raccoon, avec un ton très poseur qui, heureusement, disparaît assez vite (on évite le rendu ridicule de la licence au cinéma, ouf !), puis une phase de mise en place de l’intrigue dans l’avion et, enfin, l’arrivée au laboratoire et son assaut. Toute cette introduction de Resident Evil Tome 4 aurait pu au moins faire moitié moins que le nombre de pages qu’elle représente : 130. C’est long, très long, trop long. On apprend beaucoup de choses, pendant ces 130 premières pages de Resident Evil Tome 4, on capte mieux les personnages par exemple, et c’était nécessaire tant les lecteurs peuvent très bien ne pas avoir suivi la novélisation depuis le premier tome. Mais Léon de Resident Evil Tome 4, ce n’est pas Raphaël de Valentin de La Peau de Chagrin, rien ne justifie autant de temps à nous rappeler que le héros du jeu Resident Evil 2 éprouve des sentiments pour Claire. On ne croise pas l’ombre d’un monstre dans cette première moitié de Resident Evil Tome 4, mais il est indéniable qu’on est tout de même pris par le secret entourant le personnage de Trent. Ce dernier, embarqué dans l’avion d’une manière bien surprenante, porte sur ses épaules la tension de cette longue introduction en emmenant une grosse dose de mystère, et il est indéniable qu’on éprouve dès lors une véritable inquiétude pour les héros de Resident Evil Tome 4.

Resident Evil Tome 4, les monstres sont vivants.

Resident Evil Tome 4 prend donc beaucoup de temps pour s’installer, mais qu’on rassure les lecteurs : le livre ne tombe jamais des mains, et quand ça décolle c’est pour ne plus atterrir. Qu’on se le dise, la novélisation de Resident Evil est, dans le traitement résolument action, proche de ce que peuvent faire les jeux-vidéo. En clair, le frisson a quasiment disparu pour laisser place à la pétarade, de qualité certes mais tuant ainsi l’angoisse, de ce qui a fait le succès des premiers softs Resident Evil. Cet état de fait établi, on peut savourer la situation étalée sur toute la deuxième partie de Resident Evil Tome 4. Mais avant toute chose, abordons la forme que prend cette seconde moitié. Alors que les S.T.A.R.S trouvent l’accès au laboratoire secret, ils sont divisés en deux groupes par le détestable Jay Reston, le patron du complexe. Resident Evil Tome 4 éclate alors sa narration, divise en trois son intrigue. Claire, David et Rebecca sont restés en surface, et vont devoir se dépatouiller avec un commando envoyé par Umbrella. John et Léon vont devoir trouver le carnet et s’échapper du labo, mais avant tout venir à bout des épreuves, et des monstres, que renferment ce bien étrange complexe. Enfin, le troisième point de vue, très réussi, est celui de Jay Reston, une véritable ordure, doublé d’un couard, comme seul Umbrella peut éhontément en employer. Ces trois angles permettent à SD Perry de jouer avec l’intrigue de Resident Evil Tome 4, de faire monter le suspense en passant d’un point de vue à l’autre lors des moments les plus stressants. Et ce genre d’instant pullule dans cette deuxième moitié de Resident Evil Tome 4, même si l’angle de Claire, David et Rebecca est un ton en-deçà en intensité. Reston réussit à maîtriser Léon, John, et un invité surprise, pour les soumettre à l’épreuve de Planète, le doux surnom du laboratoire dans lequel prend place la deuxième moitié de Resident Evil Tome 4. Ce test est divisé en quatre environnements gigantesques : une forêt, un désert, un semblant de montagne et une ville plongée dans la nuit. Et pour chacune de ces quatre phases, un ennemi spécifique, développé avec soin par ces dingos d’Umbrella. Encore une fois, la profusion d’armes fait en sorte qu’on ne ressent pas vraiment de danger pour les personnages, d’où l’absence de peur dans ce Resident Evil Tome 4. Et l’absence totale de zombies, pourtant figure central de la licence Resident Evil, peut être ressentie comme décevante. Mais la situation, proche d’un jeu-vidéo découpé en niveau, est jouissive, rythmée, et fait qu’on dévore goulûment cette seconde partie de Resident Evil Tome 4.

Resident Evil Tome 4, lecture prudente mais plaisante.

Au final, Resident Evil Tome 4 remplit bien son rôle de novélisation simple d’accès, et destinée à un public pas spécialement désireux de ce qui a fait le succès de la série, mais ayant envie d’en découvrir un aspect plus typé action. On pourra regretter le manque de danger planant sur les personnages clés de la série, Léon, Claire et Rebecca, qui semblent à l’abri de toute catastrophe, de tout malheur définitif. L’auteur de Resident Evil Tome 4 a parfaitement conscience de ce qu’elle écrit, de pour qui elle écrit, et ne se risque qu’à déployer une situation tellement intéressante qu’on aimerait la voir adaptée en jeu. Parfait pour rythmer des trajets tristounets en métro, Resident Evil Tome 4 apporte ce qu’on attend de lui, et c’est déjà très bien.

Resident Evil Tome 4, les bonus.

Pour acheter le livre Resident Evil Tome 4 : Aux portes de l’Enfer, c’est chez Amazon dans son édition Milady/Bragelonne.

Critique - Resident Evil Tome 4
Resident Evil Tome 4 met trop de temps à s'installer, mais la situation de la seconde partie vaut la peine de patienter. Une lecture somme toute agréable.
Style
Personnages
Intrigue
On aime
  • Trent et le mystère qui l'entoure.
  • Reston, une véritable ordure.
  • La deuxième moitié, le laboratoire...
On aime moins
  • La première moitié traîne en longueur.
  • Le trio David, Claire et Rebecca.
3.0La note
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