Critique – The Riot Club

 The Riot Club : le cercle des étudiants trop gâtés

Pour son quatrième long métrage, The Riot Club, la réalisatrice danoise Lone Scherfig  choisit en toile de fond la prestigieuse université d’Oxford, comme elle l’avait fait pour Une Éducation. Adaptation de la pièce Posh de Laura Wade, le film raconte l’histoire de deux étudiants de première année, Alistair Ryle (Sam Claflin, vu dans Hunger Games) et Miles Richards (Max Irons – oui, le fils de Jeremy) , bientôt recrutés pour entrer au Riot Club, un groupe secret composé de 10 garçons riches, brillants et sans limite. Après les classiques épreuves de bizutage, ils découvrent un cercle où règnent l’argent, les privilèges et surtout les excès en tout genre.

Règle numéro 1 : on ne parle pas du Riot Club

Entre soirées étudiantes complètements débridées et ambiance feutrée des salons mondains anglais, Alistair et Miles vont aborder le Riot Club de deux façons différentes. Le premier, jeune homme envieux se sentant vite rabaissé, va s’en servir pour s’affirmer et libérer toute la violence et la haine contenues en lui . Quant au second, bien dans sa peau et souriant, il va aller de désillusion en désillusion, hésitant souvent entre les soirées arrosées et la vie avec sa petite amie, la ravissante Lauren (Holliday Grainger). Lone Sherfig, dont le travail se base sur une pièce de théâtre, construit son film principalement autour d’un lieu – le pub où se déroule le dîner d’intronisation – et limite le nombre de personnages secondaires. Une atmosphère étouffante et sombre, propice aux secrets d’alcôve et accentuant les débordements de violence.

Durant toute la scène du Pub, qui occupe les 3/4 du film, la tension monte crescendo. Chaque verre vidé – d’un trait – entraîne un conflit : verbal d’abord et moral ensuite. Avec, en toile de fond, un décor d’éclats de verre et de porcelaine, comme pour symboliser la destruction des valeurs du peuple par la classe des privilégiés.

Posh or not Posh ?

Les discussions socio-politiques sont au centre des préoccupations des membres du Riot Club. Être ou ne pas être « Posh » (« de la haute »), telle est la question, abordée tantôt avec humour, tantôt avec cruauté. Un film qui utilise les codes du huis-clos et du « teen movie » pour parler d’un sujet assez rarement abordé au cinéma et faire éclater la soif de pouvoir et de domination de ces jeunes gens de la bonne société britannique. Pour les incarner, Lone Scherfig a choisi des acteurs charismatiques et expressifs, flirtant parfois avec les limites du surjeu; c’est notamment le cas de Sam Claflin, lorsqu’il s’adresse au propriétaire du Pub. Trop de lèvres retroussées et de sourires ironiques enferment les personnages dans des stéréotypes. Plus de nuances dans leur construction aurait relevé l’ensemble d’une subtile froideur : c’est le seul bémol de ce Riot Club, qui reste très agréable à suivre et élégamment réalisé. Une satire de l’élite de la jeunesse britannique réussie et dont on parle également ici.

Critique - The Riot Club
Un film très stylé et élégant, qui n'échappe pas toujours aux clichés.
Acteurs
Scénario
Mise en scène
Image et Son
On aime bien
  • La réalisation élégante
  • Le charisme des acteurs principaux
On aime moins
  • Les personnags stéréotypés
3.4La note
Note des lecteurs: (2 Votes)